L’année 2017 fut entre autres, celle de la chute des Don Juan. La figure du Commandeur réapparaît dans l’espace public. Personne n’...
L’année 2017 fut entre autres, celle de la chute des Don Juan. La figure du Commandeur réapparaît dans l’espace public. Personne n’y échappe. Politiques, Artistes, Producteurs, de toutes les scènes, de toutes les cultures. On ne supporte plus Don Juan, le séducteur qui promet le mariage (symbolique) et qui fuit après avoir consommé le fruit offert (ou pas).nn•nAinsi 2017 nous a convié au Festin du Commandeur et Don Giovanni a perdu cette séquence annuelle. D’aucuns s’interrogent sur le / don juanisme / de notre Président (https://diacritik.com/… /emmanuel-macron-ou-le-macronisme-e… /), mais se perdent en conjectures psychanalytiques.n•nLes dernières affaires de harcèlement viennent à fleur d’actualités dans Le Monde (http://www.lemonde.fr/international/article/2017/12/22/harcelement-sexuel-le-monde-de-la-danse-touche-a-son-tour_5233654_3210.html)n•nLe retour de bâton fut révélé par un journal sérieux. En Allemagne les hommes ne draguent plus les femmes. Ils détournent leur regard ou changent de trottoir. Et les femmes de se désespérer du trop ou du pas assez. Car il y a forcément un milieu, un terrain d’entente possible.n•nEt je ne cesse de le répéter depuis que j’enseigne la typographie. C’est l’élégance. On ne peut être à la fois un goujat, et en même temps prétendre à décrocher un oscar de l’élégance masculine.n•nEt qu’est-ce que l’élégance ? Une éthique ? Une morale ? Une distinction entre le bien et le mal ? Un fait religieux ?n•nOn répondra avec un certain plaisir, à peine déguisé, que l’élégance relève tout simplement d’un ordre esthétique.n•nIl est des comportements inélégants comme de l’harmonie ou de la dissonance. Il s’agit d’une alchimie du comportement. Prosper, Mérimée l’avait tragiquement résumé dans son Carmen : / si tu m’aimes, prends garde à toi /. Et cette phrase, qui prospère dans le monde artistique ou économique ou politique, peut se décliner à l’infini. Si tu veux du travail, prends garde à toi. Si tu veux monter sur les planches, prends garde à toi, si tu veux m’élire au plus hautes fonctions, prends garde à toi…n•nL’élégance n’est pas une vertu, car l’esthétique n’en n’est pas. Si j’apprécie les tableaux violents de Christophe Danjou, il n’en sont pas moins, pour moi, d’une élégance rare. La vérité, peut-être cru et à la fois élégante. Toute vérité mérite une mise en forme, une mise en scène qui aurait pour bénéfice d’élever notre pensée au-dessus du contingent.n•nUn ministre Anglais se voit accuser d’avoir détenu des images pornographiques sur son ordinateur. Mais la pornographie est aussi du coté de celui qui s’en prend à la vie privée du ministre.n•nAutrefois nous avions des livres de l’Enfer dans nos bibliothèques. Et cela a donné une exposition à la bibliothèque François Mitterrand intitulé l’ENFER.n•nNotre époque veut nous obliger à choisir entre le bien et le mal. 75 % des films proposés par Netflix tournent autour de ces thématiques chers aux américains. Car chez eux l’existence de Dieu n’a rien à voir avec le Bien et le Mal.n•nCapables d’envoyer des bombes avec des drones tueurs, aux quatre coins du monde, parce que la Guerre est une activité rentable (récent post que j’ai publié voici qq jours https://youtu.be/tK9g4HY0fSk).n•nL’élégance serait donc une affaire d’esthétique ? Je répondrais volontiers que le vivre ensemble serait la meilleure définition de l’élégance sociologique. Mais cela supposerait une société plus horizontale, moins verticalisée. Et on en est encore très loin. L’élégance serait une forme d’intelligence supérieure qui ne serait pas de l’ordre de la morale, ni de la justice, ni du politique. Mais simplement de la compréhension et de l’acceptation de l’Altérité.n•nEt il faut cependant agir. Et l’action, le faire, me semble en design (ou dans tous les interstices de l’Art) de l’ordre de l’élégance. Il faut tracer, exercer le regard, confronter le notre à celui des autres. Fabriquer, transformer, travailler à produire quelque chose qui dépasse notre quant à soi.n•nEt là nous serions sur la bonne voie ?n•nÀ vous de répondre, et de commenter. Je vous laisse avec des questions, pas avec des réponses.n•nJe vous abandonne cependant avec ce dernier tableau du Festin du Don Juan de Mozart, un des opéras les plus appréciés des adorateurs de Köchel… Si si vous connaissez. C’est-ce musicologue qui a réussi à classer l’œuvre prolixe de Mozart.n•ntentation des extrêmes. Less